4 étapes pour accompagner les émotions fortes de l’enfant (selon Isabelle Filliozat)

4 étapes pour accompagner les émotions fortes de l’enfant (selon Isabelle Filliozat)

 

 

La gestion des émotions est particulièrement difficile pour les enfants. Lorsqu’un enfant exprime une émotion forte (tristesse, colère, peur,…) généralement il le fait savoir haut et fort ! Accompagner les émotions fortes et autres débordements émotionnels peut être compliqué. Nous ne savons pas toujours comment y réagir. Doit-on intervenir ou non ? Comment le calmer rapidement ? Comment l’aider à comprendre ce qu’il ressent ?

Dans cet article, je vous propose une méthode en 4 étapes selon Isabelle Filliozat, qui permet d’accompagner les émotions de nos enfants.

 

Gestion des émotions chez l’enfant : l’adulte au cœur de l’accompagnement

Toutes les émotions ont leur utilité. Les émotions, c’est le mouvement de la vie en soi. Votre enfant exprime une émotion forte ? C’est qu’un de ses besoins doit être comblé.

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Seulement
, l’enfant, et surtout l’enfant en bas-âge, n’est pas en capacité physiologique de réguler ses émotions. Son cerveau ne lui permet pas encore d’analyser ce qu’il se passe en lui et de relativiser. Il est en colère ? C’est tout son corps qui est en colère ! Impossible pour lui de se calmer en se disant « Ho, ce n’est pas si grave voyons ! ». Cette capacité lui viendra bien plus tard, vers 7 ans, voire plus.

Nos enfants ont donc besoin de nous adulte pour comprendre ce qu’il se passe en eux, pour ne pas se laisser envahir et déborder par leurs émotions et surtout afin d’exprimer un besoins et une demande.

L’enfant a besoin avant tout de la sécurité affective de l’adulte (parents, figures paternelles, enseignants,…) pour grandir et exprimer ce qu’il ressent.

Doit-on toujours intervenir face à un débordement émotionnel ?

Pour l’aider à grandir sereinement et avec confiance, l’enfant a besoin d’être accompagné dans l’expression de ses émotions. Et c’est là que nous adulte, avons tout notre rôle à jouer.

Alors à la question : « Doit-on intervenir ou non ? », la réponse est « OUI, toujours évidemment ! ». Il n’est donc pas question de laisser l’enfant se calmer seul.

Votre enfant exprime une émotion forte, à vous adulte de l’accompagner dans son expression.

Alors, bien évidemment, cela nous renvoie à notre propre capacité personnelle à faire face à nos émotions. S’il est pour vous difficile de faire face aux émotions fortes de votre enfant, il est très probable que vous ayez vous-même des difficultés dans l’expression et la gestion de vos émotions.

Aussi, si vous ressentez des difficultés, je vous invite à vous recentrez sur vous en vous posant les questions suivantes :
« Qu’est-ce qu’il se passe en moi, ici et maintenant ? »
« Qu’est-ce que je ressens. Quelle émotion ? »
« De quoi ai-je le plus besoin ? »

Ce qui est important d’avoir à l’esprit, c’est que toute émotion réprimée, finit par s’imprimer ! C’est pour cette raison qu’il est essentiel pour l’enfant (mais aussi pour l’adulte que nous sommes ;-)) d’accompagner et libérer l’émotion.

L’émotion : une structure en 3 étapes

L’expression d’une émotion peut être découpée en 3 phases :

  • la charge : quand ça monte à l’intérieur, quand on ressent les sensations corporelles liées à l’émotion (gorge sèche, rythme cardiaque qui s’accélère…)
  • la tension : on utilise l’énergie de l’émotion dans une action, une parole, un comportement
  • la décharge : le moment où l’on pleure, crie, tremble… La décharge n’est que la 3° partie de l’émotion, c’est l’étape qui permet le retour au calme.

Une émotion est brève et intense. Elle dure ainsi en moyenne 90 secondes et un peu plus chez l’enfant. Aussi, une émotion qui dure, ce n’est pas une émotion.

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Gestion des émotions : 4 étapes pour accompagner les émotions de l’enfant

Dans son livre  » Au cœur des émotions de l’enfant », Isabelle Filliozat, explique que durant l’expression d’une émotion forte, nous pouvons accompagner émotionnellement notre enfant en suivant ces 4 étapes :

#1 – Accueillir non verbalement l’émotion

Avant toute chose, la présence que vous pouvez offrir à votre enfant est particulièrement importante pour l’aider à se calmer et à comprendre ce qu’il se passe en lui. La première étape de l’accompagnement des émotions consiste donc à accueillir non verbalement l’émotion, par le regard, par votre présente, dans votre respiration, votre attitude intérieure. Vous pouvez également prendre l’enfant dans vos bras. Parfois, une présence physique sincère et bienveillante peut suffire.

#2 – Aider votre enfant à mettre des mots sur son ressenti sans commenter

La deuxième étape consiste à aider votre enfant à mettre des mots sur son ressenti sans toutefois commenter : « Je vois que tu as l’air triste et déçu », « haa, tu es vraiment en colère ! », « ho, je vois que tu es triste ».

Cette étape permet à votre enfant de valider son émotion. Oui, il/elle a le droit d’être en colère, de se sentir frustré(e) ou triste : « oui, je comprends, tu as le droit d’être fâchée », « tu as le droit d’être en colère… ».

Par ailleurs, évitez le « pourquoi » qui n’apportera rien. Lorsqu’un enfant ressent une émotion de type tristesse ou colère, nous avons souvent tendance à demander « pourquoi ». Non seulement cette question ne sert à rien, mais en plus, votre enfant est dans l’incapacité d’y répondre !

#3 – Permettez à l’émotion d’aller jusqu’à sa résolution

Permettez à l’émotion d’aller jusqu’à sa résolution. Il s’agit d‘accueillir la 3ème partie de l’émotion : la décharge. L’enfant a besoin de décharger sa tension intérieur. Cette tension doit sortir de son corps.

A titre d’exemple, pleurer est très utile et fait du bien. S’il pleure, invitez votre enfant à le faire : « pleure, pleure fort, ça fait du bien ». Pensez à une cocotte-minute, qui a besoin de laisser la vapeur sortir, sous peine d’exploser ! Souvent, cette partie est appréhendée par nous parents, alors qu’elle est essentielle !

#4 – Laisser place à l’échange

Quand la respiration de l’enfant est redevenue calme, vous pouvez laisser place à la parole lorsque l’enfant est en âge de le faire. Nous pourrions lui poser des questions comme «  qu’est-ce qui s’est passé dans ton cœur ? », « qu’est-ce que tu as ressenti ? » ou encore essayer de mettre des mots sur ses maux si l’enfant , n’est pas encore en capacité de le faire (entre 1 an et demi et 4 ans) : « tu es triste, c’est ton papa qui te manque ? », « tu es en colère et frustré parce-que Maman n’a pas voulu te donner ce chocolat ? »…

Cet échange doit être adapté à l’âge de l’enfant bien évidemment. Il permet à l’enfant de comprendre petit à petit ce qui se passe en lui.

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Et si l’enfant ne se calme pas ?

Une émotion passe très vite. Si ce n’est pas le cas, si elle dure, si elle est disproportionnée, c’est que ce n’est pas la « bonne émotion ».

Par exemple, il arrive souvent que l’on confonde l’émotion de la colère avec d’autres sentiments ou émotion. Votre enfant peut sembler en colère, alors qu’il est triste ou frustré. Une colère peut aussi être l’expression d’un stress chez votre enfant, ou de la fatigue. Ou encore, votre enfant peut sembler être en colère alors que la véritable émotion est celle du dégoût : il peut éprouver de l’injustice à propos d’un évènement.

Reliez-vous à votre enfant de manière consciente et bienveillante. S’il exprime quelque chose, c’est qu’il y a toujours un besoin caché.

 

 Source : Au cœur des émotions de l’enfant d’Isabelle Filliozat (éditions Poche Marabout). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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